Vous avez très certainement déjà vu sur Internet, sur les réseaux sociaux ou à la télévision, des publicités vantant des traitements orthodontiques à distance et à moindres coûts, grâce à l’achat d’aligneurs en ligne. Une mode qui “court-circuite” les professionnels de santé et inquiète les syndicats de dentistes et orthodontistes.
Grâce à ses atouts, la gouttière d’alignement (ou aligneur) a été très adoptée par les orthodontistes ces dernières années. Ce dispositif médical amovible et transparent qui vient “corriger” l’alignement des dents, est une solution plus esthétique et moins douloureuse que des “bagues” ou appareils dentaires classiques. Aujourd’hui, le prix d’un aligneur varie entre 2 500 € et 5 000 € selon la durée du traitement et n’est pas éligible au remboursement par l’Assurance Maladie pour les patients adultes.
Des fabricants ont flairé le filon et font désormais, la promotion de leurs produits au grand public via des blogueurs et influenceurs qui vantent et popularisent les aligneurs sur Internet. Court-circuitant ainsi les professionnels de santé, ils garantissent un “sourire parfait” à moindre coût. Leur système est simple, les sociétés de vente en ligne envoient un kit d’empreintes et ensuite l’aligneur et fabriqué et envoyé par courrier au “patient”; tout ça, pour moins de 50€/mois ! Le suivi est ensuite très minimal, car effectué à distance via des applications, des photos et des rendez-vous virtuels. Or, cela est insuffisant pour des traitements qui sont censés durer plusieurs mois. De plus, ces offres sans diagnostic préalable, sans examen clinique et radiographique peuvent présenter des dangers.
En effet, dans ce type de traitement, des précautions sont à prendre en amont ; comme le fait de ne pas avoir de caries, kystes… Ou encore, prendre en compte la présence de bridges ou d’implants dont le moindre déplacement est interdit sous peine de les dégrader ou de les perdre.
Seul un professionnel de santé qualifié est donc apte à évaluer correctement les risques inhérents à la pose d’un aligneur et à proposer un suivi adapté.
Le phénomène étant relativement récent en France, ces ventes ne sont donc pas encore correctement encadrées. Le Docteur Gérard Motto, président du Syndicat des spécialistes en orthodontie s’en inquiète “nous craignons qu’il se passe la même chose qu’avec le blanchiment dentaire dont la pratique a été encadrée (avec une mise à l’écart des produits dangereux) lorsqu’on a commencé à constater des dégâts sur la santé bucco-dentaire des patients. »
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