Un arrêté gouvernemental du 16 octobre 2020, paru au Journal officiel le 17 octobre 2020, démocratise l'utilisation des tests rapides antigéniques (TRA). Les chirurgiens-dentistes étant habilités à effectuer ces nouveaux tests, il nous paraissait essentiel de faire le point sur les situations dans lesquelles la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande, ou non, de les utiliser.
Premièrement, il est important de rappeler que le test RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé reste le test de référence dans la détection du virus SARS-CoV-2. Cependant, face à la situation épidémique actuelle, les tests antigéniques constituent un outil supplémentaire pour réduire les chaînes de transmission virale. En effet, bien qu’étant considérés comme étant un peu moins fiables, avec un résultat disponible en 15 à 30 minutes ils peuvent permettre, dans certains cas, la mise en œuvre des mesures d’isolement plus rapidement que les tests RT-PCR.
Patients symptomatiques : le TRA, oui, mais pas dans n'importe quel cas...
La HAS recommande l’utilisation des tests antigéniques uniquement s’il n’y a pas de possibilité d’obtenir un résultat d’examen par RT-PCR dans un délai de 48h et dans les 4 premiers jours après l’apparition des symptômes.
En cas de résultat positif le test ne doit pas être nécessairement confirmé par un test RT-PCR.
En cas de résultat négatif sur une personne à risque (patients de plus de 65 ans ou présentant au moins un facteur de risque), la HAS préconise de confirmer le résultat par RT-PCR afin de s’assurer de ne pas rater de cas d’infection potentiellement grave.
"La HAS restreint de 7 à 4 jours la fenêtre d’utilisation des tests antigéniques par rapport à son premier avis du 24 septembre car c’est la période durant laquelle ils sont les plus performants. Compte tenu de l’excellente spécificité de ces tests, elle considère qu’il n’est pas nécessaire de confirmer par un test RT-PCR les tests antigéniques positifs.
Pour les patients à risque de développer une forme grave de la maladie (patients de plus de 65 ans ou présentant au moins un facteur de risque, voir liste du Haut conseil de la santé publique), la HAS préconise de confirmer par RT-PCR les résultats négatifs obtenus par test antigénique. L’enjeu est de s’assurer de ne pas rater de cas d’infection chez ces patients. En outre, la HAS recommande que ces personnes consultent un médecin dès l’apparition des symptômes afin de mettre en place une surveillance renforcée et une prise en charge optimale."
Patients asymptomatiques : le TRA uniquement dans le cadre d'un dépistage organisé, en populations ciblée et hors cas-contacts
Pour les personnes-contact asymptomatiques, la HAS estime, pour le moment, qu'un test RT-PCR est préférable à un test antigénique
"En l’état actuel des connaissances, la HAS ne dispose pas encore des données nécessaires pour recommander l’utilisation de tests antigéniques pour les personnes-contacts (sans symptôme) et qui sont identifiées isolément ou au sein d’un cluster. Le test virologique RT-PCR reste le test à utiliser dans cette situation. La HAS est en attente des résultats de plusieurs études en cours qui devraient apporter prochainement des réponses à ces questions."
En revanche elle estime que les tests antigéniques peuvent être utiles dans le cadre de campagnes de dépistages organisées là où le risque d'infection est considéré comme important
"La HAS reconnait l’intérêt de l’utilisation des tests antigéniques dans le cadre d’opérations de dépistage à large échelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d'infection est plus important qu’en population générale. Cela peut recouvrir des populations qui vivent, étudient ou travaillent dans des lieux confinés qui favorisent la transmission du virus à un grand nombre de personnes (universités, abattoirs...). L’objectif est de débusquer les clusters."
En résumé :
Sources : has-sante.fr | URPS Nouvelle Aquitaine
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