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Photo du rédacteurDocteur Bridge

Atteint de Parkinson, ce chirurgien-dentiste a traversé l’Atlantique à la rame



À l’annonce du diagnostic, Gilles Ponthieux, chirurgien-dentiste de 62 ans, s’est fixé un défi : traverser l’Atlantique, en partant des Canaries pour arriver à La Martinique, à la rame.


Le journal L’Alsace nous rapporte :


« Parkinson ? Non, Rolling Stone ! » Quand Gilles Ponthieux évoque la maladie dont il est atteint depuis trois ans, a le sens de l’humour… et du défi.


À l’annonce du diagnostic par sa neurologue, ce grand sportif a fait un pari fou : traverser l’Atlantique à la rame.


« Je voulais me prouver que j’en étais capable », confie ce Breton de 62 ans. Il avait déjà réussi cet exploit, en solitaire, en 2009. Cette fois, Gilles Ponthieux est parti avec un coéquipier. Au programme : 52 jours de traversée entre les Canaries et la Martinique, en se relayant de deux heures en deux heures, 24 heures sur 24. Seul lien avec le reste du monde : une balise Argos.


« Il y a toute une période où je ne mettais qu’une rame dans l’eau. Pendant huit jours, mon épaule gauche ne répondait plus aux ordres de mon cerveau. Alors, je l’ai forcé à obéir à nouveau, en répétant un ordre "lève", à chaque mouvement », raconte-t-il.


52 jours de traversée

Parkinson est une maladie neurodégénérative, qui se caractérise par la perte de cellules dans une partie du cerveau. Avec pour conséquence des tremblements - symptômes plus connus de la pathologie -, mais aussi des douleurs, des raideurs. Qui peuvent se traduire par l’incapacité à bouger son corps, tout ou en partie.


« La dopamine est un neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements, et agit un peu comme un pilote automatique. Quand elle disparaît, les gestes automatiques s’estompent, et il faut les faire revenir par la volonté », explique le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes.


L’activité physique ne guérit pas la maladie, mais elle la ralentit.

Rien de tel que le sport pour entretenir la volonté. « L’activité physique ne guérit pas la maladie, mais elle la ralentit », confie Gilles Ponthieux. L’homme s’astreint à une discipline de fer pour lutter contre sa pathologie.


Chaque jour, il fait deux à trois heures de sport : gym parkinsonienne, ergomètre (appareil qui reproduit les mouvements de l’aviron) et 10 kilomètres en VTT pour aller au travail.


Chirurgien-dentiste, Gilles Ponthieux a prévenu tous ses patients, et le Conseil de l’Ordre, qu’il était malade. Mais qu’il continuait à exercer. Il n’a pas perdu de patients. « Mon travail m’oblige à garder le contrôle. Je vous rassure je ne détartre pas en haut et en bas en même temps », sourit le marin aux cheveux blancs et aux traits burinés.




Miroir qui tremble



Seule différence avec avant la maladie : « je m’accorde parfois une petite sieste entre deux patients car mon traitement me fait piquer du nez », confie-t-il.


Sa maladie, il l’appelle « sa copine ». Et il compte « bien l’emmerder longtemps ». Elle est apparue quand il a « senti le miroir trembler sur les dents » de ses patients. Et que lui-même n’arrivait pas à s’arrêter de se brosser les dents. Il ne voulait pas la voir, mais c’est un ami, médecin, qui l’a convoqué dans son bureau après une régate.


Se mettre un défi, à chaque fois, c’est une grande victoire !

Depuis, il suit un traitement qu’il supporte bien. Mais sait que les choses peuvent évoluer. Alors, chaque jour, il se fixe des défis. Et invite les autres malades à le faire. « Pour quelqu’un qui n’arrive plus à montrer trois marches, se fixer l’objectif de le faire, et y parvenir c’est positif. Se mettre un défi, à chaque fois, c’est une grande victoire ! », promet-il. Le dernier qu’il vient de se fixer : changer l’image négative dont souffrent les malades de Parkinson.



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